Candidat d'un jour, candidat toujours

Fin du suspense insoutenable : Sarkozy s'est déclaré candidat. Au journal de 20 heures, sur la télé de son ami Martin Bouygues. Alors qu'il avait pourtant juré ses grands dieux qu'il exercerait sa fonction de président jusqu'au dernier moment, car sinon "les Français ne comprendraient pas". Il faut dire qu'avec ses sondages désespérement calamiteux, il lui était difficile de prétendre refaire le coup de Mitterrand en 1988, en se déclarant au mois de mars.
Mais au fait, pourquoi est-il candidat ? Pour quoi faire ? "Pour dire la vérité aux Français" (sic) a-t-il osé répondre à une Laurence Ferrari dubitative. Après avoir menti tant et tant aux Français pendant cinq ans, il est en effet permis d'en douter.  "Par devoir" également, a-t-il ajouté. Pour justifier son bon plaisir, le monarque a toujours besoin de s'inventer des devoirs imaginaires. "Pour redonner la parole au peuple" a-t-il poursuivi. Et comment ? En organisant deux référendums. Lui qui n'en a organisé aucun en 5 ans, et qui s'est empressé de revenir sur le non du peuple français au référendum de 2005, sitôt arrivé au pouvoir, en faisant voter par le parlement le traité constitutionnel européen.
        Sa conversion tardive à la vérité a souffert quelques entorses durant son interview. Ainsi, après avoir expliqué que sa décision avait été lourdement mûrie et prise seulement quelques semaines plus tôt, qu'elle n'avait rien eu d'automatique, il a ajouté, très solennel, que ne pas se représenter cela aurait été de "l'abandon de poste" (et pourquoi pas abandonner la France ?). Mais alors comment expliquer qu'un chef d'Etat digne de ce nom et conscient à ce point de son devoir ait pu hésiter une seule seconde, concevoir un instant de se dérober à son auguste mission de protecteur des Français ? 
       Ceux auxquels ces subtilités sémantiques auraient échappé, n'auront pas raté en revanche son début de lapsus entre septennat et quinquennat. La preuve que, pour Sarko, le temps passe si vite à l'Elysée qu'il est même prêt à rempiler pour un septennat.
          Le rétablissement du septennat ? Tiens ! Voilà une chouette idée de référendum...

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