Le roi des menteurs

Ne jamais reconnaître ses erreurs, telle sera toujours ma devise. Quitte à prendre mes compatriotes pour des idiots. Ce soir, j'étais au sommet de mon mépris envers la plèbe - ces veaux de Français aurait dit le général. Trois mois après avoir remanié le gouvernement, virer à la fois le ministre de la défense et de l'intérieur, sans reconnaître le moindre problème, comme si de rien n'était, si ça allait de soi...
Le monde change, donc nous changeons ! Le monde change, donc je change. C'est mon nouveau slogan. Après le "j'ai changé car les épreuves m'ont changé" de ma campagne électorale triomphale de 2007, j'invente le slogan les arabes eux aussi aiment la liberté donc il nous faut changer le ministre des affaires étrangères pour qu'il les convainque de rester chez eux et le ministre de l'intérieur pour qu'il fasse peur à ceux qui n'auraient pas compris qu'on veut bien leur reconnaître toutes les libertés du monde à l'exception de celle de venir chez nous ...

Juppé m'a fait remarquer que ça donnait l'impression que les événements dictaient à la France sa politique extérieure et aussi intérieure. Mais lui est intelligent. Et ce n'est pas le cas de la plupart de mes concitoyens. Du moins des 53% qui ont voté pour moi en 2007...
Pas un mot sur MAM, pas le moindre hommage. Trop c'est trop ! J'ai vu le moment où il fallait que je demande aux RG de balancer tout son dossier au Canard Enchaîné pour qu'elle s'en aille. J'ai quand même dû lui dire que l'investissement de ses parents presque centenaires dans une SCI en Tunisie, ça ressemblait à de la dissimulation d'héritage gros comme une maison. C'est Woerth qui me l'a soufflé et dieu sait qu'en la matière il s'y connaît. Sa femme, elle a fait ça pendant 2 ans pour mamie Bettencourt, la bienfaitrice de l'UMP et de ma dernière campagne électorale, et de la prochaine si Dieu lui prête vie jusque-là. A moins que mes sondages n'empirent encore, auquel cas ces veaux de députés vont demander mon scalp à Copé, qui ne demande qu'à leur offrir.    
Sarko inaugure le salon de l'agriculture
Je suis un vrai paysan. La preuve : je jure comme un charretier !

Dolce Francia : chanter douce France en italien, c'est peut-être original mais pas très patriotique. Je vais demander à Carlita d'écouter la version originale de Didier Barbelivien pour qu'elle pompe les paroles.

Mediator et Servier

Mon programme et ma tactique pour être réélu en 2012

MON PROGRAMME POUR MON DEUXIEME QUINQUENNAT


Faire en France ce que Berlusconi a fait en Italie. Phagocyter les médias, en particulier les télévisions, pour qu’elles accélèrent leur œuvre, déjà bien entamée, de décervelage de la population. Mes amis Bouygues et Bolloré contrôlent déjà la moitié des chaînes privées qui comptent. Je vais leur demander de passer à la vitesse supérieure. Martin est d’accord qu’Harry Roselmack au JT de 20 heures n’a pas tenu ses promesses. Trop intello, surtout pour un immigré. Voilà qui ne passe pas. C’est Nikos Alliagos ou alors carrément Arthur qu’il faut mettre à sa place pour ma campagne présidentielle de 2012, qui sera gratuitement sponsorisée par TF1, comme en 2007 d’ailleurs. Le financement des partis

Changer les lois à ma guise pour qu’elles m’évitent les foudres de la justice et préservent mes intérêts. Je sais très bien faire passer les lois qui avantagent mes amis - conférer le bouclier fiscal – et utiliser le secret défense quand il me chante, j’entends passer de nouvelles lois pour... Et puis, je m'y connais pour étouffer les scandales dans l'oeuf : y'a qu'à voir comment se sont rabibochées mami Bettencourt et sa fille quand ça a commencé  à sentir le roussi

Même si le succès n’a pas été au RDV. J’ai encore sur le cœur… J’avais essayé avec les états généraux de la presse au temps de ma popularité. Ca a fait pschitt. J’ai remis ça avec le Monde et résultat des courses c’est l’ex proxénète et feu roi du minitel rose et industriel des sex-shop Xavier Niel qui a raflé la mise… Contrairement à ce que dit la rumeur et notre goût en commun de la frime, ce n’état pas mon préféré. Mais il est vrai qu’il suffise que je dise noir pour que les gens, même dans l’establishment fassent blanc.

Avec Copé à la manœuvre à l’UMP, nul doute que je vais pouvoir agir en toute discrétion. L’avantage avec lui, c’est qu’en comparaison j’ai l’air d’un modéré. C’est ma copie conforme en pire. Avocat d’affaires même quand il fait de la politique,

Il a tellement besoin de casser du rouge, ou plutôt du rose qu’il s’imagine que les 35 heures existent encore pour se trouver une nouvelle croisade imaginaire. Avec la TVA sociale qu’il a relancé après Borloo avec le succès que l’on sait aux législatives de 2007… Avec la burqa, en prônant sur Canal plus la tolérance en face d’une pauvresse couverte d’un sac de patates des pieds à la tête, il a fait l’éloge de la liberté d’opinion tant et si bien que la bougresse n’a pas pu en placer une.

Mais je me méfie de Copé, en agissant ainsi avant ma réélection il va finir par tout faire foirer. Surtout si les Français prennent pour argent comptant ce qu’il proclame sur tous les toits, à savoir que c’est l’UMP qui est chargé de rédiger/élaborer le programme de son candidat à 2012. Ce faisant, je le soupçonne de faire peur aux Français. Et je me demande si ce n’est pas ce qu’il cherche. Et Dieu sait si ce n’est pas dans ses intentions ! Après tout, il ne rêve que d’une chose, c’est de se présenter en 2017 et il sait d’ailleurs proclamé candidat naturel de l’UMP depuis belle lurette. Alors, d’ici à ce qu’il pense qu’après un deuxième quinquennat de Sarkozy il n’ait aucun espoir de l’emporter mais qu’après un quinquennat socialiste, il aura toutes ses chances,



MA TACTIQUE POUR ETRE REELU

DSK

Madame Royale : acheter tous les sondages (voir avec Buisson comment faire) pour la faire figurer en tête des enquêtes d’opinion et refaire le coup de 2006, lorsqu’elle lisait ses fiches cuisine face à Fabius et DSK. Contre elle, même Marine Le Pen serait élue. Les Français auraient trop peur, on ne sait pas de quoi elle est capable. Avec la clé de la bombe H autour du cou, elle serait capable de la confondre avec une broche….

Borloo

Villepin

Fillon alias Mister Nobody

Rachida, l’Arabe de service au service la diversité BCBG

Carlita, mon « atout charme », en plus maintenant elle chante même du Trenet

Copé

Chirac

Baroin

En France aussi la révolte gronde

Ma parole ! On va bientôt se croire en Tunisie ou en Egypte ! Après les magistrats et la maréchaussée, voilà que c'est au tour de la pénitentiaire de descendre dans la rue. Ils n'ont pas digéré que je vire le directeur régional de leurs services à Rennes, ces cons-là ! C'est pourtant un peu par sa faute que Laetitia est morte. C'est ce qu'a conclu l'enquête à charge que j'ai demandée à Mercier de faire conduire à ses services manu militari. Qu'aurait dit la famille de Laetitia si je n'avais rien fait ? Qu'aurait pensé l'opinion si je ne lui avais pas jeté en pâture un coupable, comme je l'ai toujours fait et comme cela m'a toujours si bien réussi pour faire oublier les insuffisances de ma politique ? L'opinion se serait inquiétée : "Mais on nous l'a changé notre Sarkozy. C'est plus le même. Il s'est ramolli comme papy Chirac. En vrai roi fainéant qu'il s'est métamorphosé."
Heureusement que la France des terroirs et des territoires, celle qui se lève tôt, elle, elle me reçoit toujours 5 sur 5. Rien à voir avec ces fainéants qui ne pensent qu'à faire grève et à manifester, à l'instar de ces directeurs de prisons. Et qui osent, par dessus le marché, venir défiler place Vendôme ! Sous les fenêtres du Ritz, qui sont, c'est vrai, mitoyennes de celles du ministère de la Justice. Le symbole par excellence de la justice de classe chère à mon coeur. Heureusement que Brice a fait donner les CRS. Sinon, ils allaient finir par effaroucher les émirs du Golfe qui font leurs emplettes chez Boucheron et descendent au Ritz. De quoi nous faire perdre un point de PIB si ça continue. A défaut de leur vendre nos Rafales, qu'on continue au moins de leur vendre nos gourmettes Van Cleef et nos montres Cartier aux salafistes en burka.

ARTICLE DU POINT
Plusieurs dizaines de directeurs pénitentiaires ont protesté mercredi à Paris, près du ministère de la Justice, contre la sanction prise contre le directeur interrégional des services pénitentiaires (DISP) de Rennes, relevé de ses fonctions après l'affaire Laetitia.

Parmi la centaine de personnes rassemblées à proximité de la place Vendôme, des directeurs pénitentiaires venus de toute la France - Lille, Nîmes, Nice, Lyon par exemple - étaient soutenus par des membres des trois syndicats de magistrats (SM, USM, FO), a constaté une journaliste de l'AFP.
"C'est la première fois que nous nous retrouvons aussi nombreux pour manifester alors que notre corps ne compte que 500 personnes", a constaté Jean-Michel Dejenne, du Syndicat national des directeurs pénitentiaires (SNDP) qui s'était joint à l'initiative lancée par le syndicat pénitentiaire FO-Direction.
"Les directeurs pénitentaires sortent de l'ombre pour témoigner de leurs difficultés au quotidien et pour exprimer notre indignation face à la sanction qui a touché notre collègue", a-t-il ajouté.
Michel Mercier a décidé de mettre fin aux fonctions du DISP de Rennes Yvan Laurens, première sanction après des rapports internes qui avaient mis en cause le suivi pénitentiaire du meurtrier présumé de Laetitia Perrais.
Ce qui est arrivé à ce cadre "peut nous arriver demain à tous car aucun d'entre nous n'est en mesure d'exercer sa mission avec les moyens qu'on nous donne", a expliqué à l'AFP un directeur de prison sous couvert d'anonymat.
Alexandre Bouquet, directeur adjoint de la prison de Nice, évoque des "demandes bureaucratiques qui augmentent à la vitesse grand V au détriment du coeur du métier: l'humain". Il pointe aussi "le manque de reconnaissance" qui affecte leur profession, méconnue du grand public.
"Nous ressentons une absence complète de soutien de notre hiérarchie, nous sommes laissés à nous-mêmes avec des responsabilités croissantes", a renchéri un de ses collègues de la région ouest.
Une délégation de manifestants a été reçue par des collaborateurs du garde des Sceaux Michel Mercier, qui était en déplacement à Nantes pour évoquer les suites de l'affaire Laetitia.

Des affaires qui me sont de plus en plus étrangères

Mais qu'est-ce qu'ils ont donc tous ces cons-là ? Après les enseignants, les juges et les flics, voilà que les rats d'ambassade se sont donnés le mot contre moi. Cette bande de planqués incapables de mater les révolutions au Maghreb et de me faire savoir que le régime de Ben Ali était corrompu jusqu'à la moëlle et que Moubarak avait planqué 30 milliards à l'étranger. Encombrez-vous d'amateurs ! Pas étonnant que je perde encore la face en étant entouré de tant d'incompétents. Je pouvais pas me douter qu'ils étaient aussi détesté par leur peuple, ils mettaient à chaque fois les petits plats dans les grands pour nous recevoir avec Carlita. Quand je pense que Leila Trabelsi n'était qu'une coiffeuse de profession, je me serais méfié

Que n'aurait-on pas dit si je m'étais mêlé de donner des leçons de démocratie au Maghreb, moi l'inoubliable fondateur de l'Union pour la méditerranée, quelle vision de l'avenir, un syndicat de despotes désormais renversés. Quel con de Guaino avec ses idées de grandeur !
A la troisième révolution en trois mois, cette fois-ci j'ai compris, j'ai  beau avoir reçu Kadhafi en grande pompe à Paris il y a 3 ans, je ne l'ai pas loupé - il faut dire que sa situation est si désespérée qu'il ne risque pas de faire sauter mon Sarko One comme il avait ordonné l'attentat de Lockerbie -

 c'est au tour d'une corporation d'ordinaire peu frondeuse La coupe de champagne est pleine chez les diplomates français. La politique étrangère de l'Elysée est qualifiée d'impulsive et d'amateuriste, et son grand ordonnateur accusé de l'utiliser à des fins de politique intérieure.

UNE TRIBUNE PARUE DANS LE MONDE DU 23 FEVRIER 2011
Un groupe de diplomates français de générations différentes, certains actifs, d'autres à la retraite, et d'obédiences politiques variées, a décidé de livrer son analyse critique de la politique extérieure de la France sous Nicolas Sarkozy. En choisissant l'anonymat, ils ont imité le groupe Surcouf émanant des milieux militaires, dénonçant lui aussi certains choix du chef de l'Etat. Le pseudonyme collectif qu'ils ont choisi est "Marly" – du nom du café où ils se sont réunis la première fois. Ceci est leur premier texte public.

La manœuvre ne trompe plus personne : quand les événements sont contrariants pour les mises en scène présidentielles, les corps d'Etat sont alors désignés comme responsables.

Or, en matière diplomatique, que de contrariétés pour les autorités politiques ! A l'encontre des annonces claironnées depuis trois ans, l'Europe est impuissante, l'Afrique nous échappe, la Méditerranée nous boude, la Chine nous a domptés et Washington nous ignore ! Dans le même temps, nos avions Rafale et notre industrie nucléaire, loin des triomphes annoncés, restent sur l'étagère. Plus grave, la voix de la France a disparu dans le monde. Notre suivisme à l'égard des Etats-Unis déroute beaucoup de nos partenaires.

Pendant la guerre froide, nous étions dans le camp occidental, mais nous pesions sur la position des deux camps par une attitude originale. Aujourd'hui, ralliés aux Etats-Unis comme l'a manifesté notre retour dans l'OTAN, nous n'intéressons plus grand monde car nous avons perdu notre visibilité et notre capacité de manœuvre diplomatique. Cette perte d'influence n'est pas imputable aux diplomates mais aux options choisies par les politiques.
Il est clair que le président n'apprécie guère les administrations de l'Etat qu'il accable d'un mépris ostensible et qu'il cherche à rendre responsables des déboires de sa politique. C'est ainsi que les diplomates sont désignés comme responsables des déconvenues de notre politique extérieure. Ils récusent le procès qui leur est fait. La politique suivie à l'égard de la Tunisie ou de l'Egypte a été définie à la présidence de la République sans tenir compte des analyses de nos ambassades. C'est elle qui a choisi MM. Ben Ali et Moubarak comme "piliers sud" de la Méditerranée.
Un WikiLeaks à la française permettrait de vérifier que les diplomates français ont rédigé, comme leurs collègues américains, des textes aussi critiques que sans concessions. Or, à l'écoute des diplomates, bien des erreurs auraient pu être évitées, imputables à l'amateurisme, à l'impulsivité et aux préoccupations médiatiques à court terme.

Impulsivité ? L'Union pour la Méditerranée, lancée sans préparation malgré les mises en garde du Quai d'Orsay qui souhaitait modifier l'objectif et la méthode, est sinistrée.

Amateurisme ? En confiant au ministère de l'écologie la préparation de la conférence de Copenhague sur le changement climatique, nous avons abouti à l'impuissance de la France et de l'Europe et à un échec cuisant.
Préoccupations médiatiques ? La tension actuelle avec le Mexique résulte de l'exposition publique d'un dossier qui, par sa nature, devait être traité dans la discrétion.
Manque de cohérence ? Notre politique au Moyen-Orient est devenue illisible, s'enferre dans des impasses et renforce les cartes de la Syrie. Dans le même temps, nos priorités évidentes sont délaissées. Il en est ainsi de l'Afrique francophone, négligée politiquement et désormais sevrée de toute aide bilatérale.
Notre politique étrangère est placée sous le signe de l'improvisation et d'impulsions successives, qui s'expliquent souvent par des considérations de politique intérieure. Qu'on ne s'étonne pas de nos échecs. Nous sommes à l'heure où des préfets se piquent de diplomatie, où les "plumes" conçoivent de grands desseins, où les réseaux représentant des intérêts privés et les visiteurs du soir sont omniprésents et écoutés.
Il n'est que temps de réagir. Nous devons retrouver une politique étrangère fondée sur la cohérence, l'efficacité et la discrétion.
Les diplomates français n'ont qu'un souhait : être au service d'une politique réfléchie et stable. Au-delà des grandes enceintes du G8 et du G20 où se brouillent les messages, il y a lieu de préciser nos objectifs sur des questions essentielles telles que le contenu et les frontières de l'Europe de demain, la politique à l'égard d'un monde arabe en révolte, nos objectifs en Afghanistan, notre politique africaine, notre type de partenariat avec la Russie.
Les diplomates appellent de leurs vœux une telle réflexion de fond à laquelle ils sauront apporter en toute loyauté leur expertise. Ils souhaitent aussi que notre diplomatie puisse à nouveau s'appuyer sur certaines valeurs (solidarité, démocratie, respect des cultures) bien souvent délaissées au profit d'un coup par coup sans vision.

Enfin, pour reprendre l'avertissement d'Alain Juppé et d'Hubert Védrine publié le 7 juillet 2010 dans Le Monde "l'instrument [diplomatique] est sur le point d'être cassé". Il est clair que sa sauvegarde est essentielle à l'efficacité de notre politique étrangère

Lire la contre-enquête sur "la diplomatie française bousculée par la révolte arabe", dans l'édition Abonnés du site et dans Le Monde daté du 23 février 2011 et disponible dans les kiosques mardi 22 février à partir de 14 heures.
le groupe "Marly", un collectif qui réunit des diplomates français critiques.

J'ai mal à la France

Où se cachait-elle donc la France, alors que les Tunisiens d'abord, les Egyptiens ensuite manifestaient chaque jour plus nombreux dans les rues, sur les places de leurs villes pour clamer le message qu'elle-même avait transmis au monde il y a deux siècles ? Qu'avait-il à dire ce pays, qui, le premier, avait rédigé une Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, qui, le premier, à l'époque moderne, avait théorisé la notion de démocratie ? Où était-elle donc passée cette nation, qui, il y a seulement quelques décennies, appelait, par la voix du général de Gaulle, au réveil des peuples ?


Elle s'était réfugiée derrière le principe de "non-ingérence dans les affaires intérieures d'un Etat souverain", auquel, après, mais seulement après le départ de l'ex-président Ben Ali, son gouvernement du moment ajouta celui de "soutien à la démocratie et à la liberté". Tels sont les termes du communiqué de onze lignes que publia l'Elysée le 14 janvier. La France n'avait rien de plus à dire.

Entre-temps, il faut croire qu'elle n'avait rien vu venir puisque Mme Michèle Alliot-Marie, se rendant en Tunisie pour les vacances de Noël, affirma, au cours d'une intervention télévisée, que le suicide de Mohammed Bouazizi, qui provoqua, dès le 17 décembre, les premières émeutes, s'était produit à la fin de son séjour. Au cours de l'épisode suivant la révolution égyptienne, une autre ministre, Mme Nathalie Kosciusko-Morizet, eut le mérite d'expliquer cet étourdissant silence en posant la question que tous les responsables avaient en tête : "Peut-on réussir à aller vers plus de démocratie sans aller vers l'islamisme ?"
C'est peut-être parce qu'il fut pris dans ce dilemme que Nicolas Sarkozy fut le seul chef d'Etat ou de gouvernement d'un grand pays démocratique à ne pas dire un mot sur le mouvement qui se répandait à travers le monde arabe. Au contraire, Angela Merkel, David Cameron et, bien sûr, Barack Obama s'exprimaient régulièrement devant les caméras de télévision.

Pire, quand Hosni Moubarak dut s'enfuir en catimini du Caire, le premier hommage que rendit un bref communiqué de l'Elysée fut adressé à la "décision courageuse et nécessaire" de l'ex-président.

Depuis ces événements, la seule réunion un peu significative qui se tint, à Paris, sur la question, et réunissait les membres du gouvernement et les responsables de la majorité, porta sur le risque que faisait courir l'afflux de réfugiés tunisiens qui, ayant débarqué en Italie, voulaient gagner la France.
Ce repli frileux de la France sur elle-même n'est pas un phénomène entièrement nouveau. Mais, cette fois, il prend les traits d'une affreuse caricature, celle d'un pays terrorisé par l'évolution d'un monde qu'il ne comprend plus et qui lui fait peur.

La parole de la France s'était fait entendre haut et fort sous de Gaulle puis, decrescendo, sous Georges Pompidou. Valéry Giscard d'Estaing, lui, ne voyait déjà plus en notre pays qu'une "puissance moyenne", mais sa vigueur fut renouvelée pendant le premier septennat de François Mitterrand. Le pays commença de s'érailler au cours du second mandat de Mitterrand avec la chute du mur de Berlin, en 1989, lorsqu'il déclara : "Rien ne doit être fait qui remette en cause les frontières dont dépend l'équilibre de l'Europe."

Politique néoconservatrice
Une dernière fois, la voix de la France se fit entendre haut et fort. Ce fut pour condamner l'invasion de l'Irak par l'armée américaine. Il serait illusoire d'espérer que l'actuel président élève à nouveau cette voix. Dès l'origine, son obsession fut de rompre avec les politiques précédentes. Son geste le plus symbolique fut la réintégration de la France au sein du commandement militaire intégré de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN).
Or la politique étrangère d'un pays est déterminée par son histoire et sa géographie. On ne peut la changer qu'à la marge. Nicolas Sarkozy crut qu'il pouvait tout bouleverser. Il se jeta dans les bras de l'Amérique de George W. Bush pour mener une politique néoconservatrice en prenant de front la Russie et la Chine, tandis que Bernard Kouchner annonçait la guerre avec l'Iran.

Ce changement radical n'ayant donné que de piètres résultats, il fit en grande partie marche arrière. Mais, du coup, la politique étrangère française en devint illisible. Elle n'est plus aujourd'hui gérée que par de vieilles habitudes, des amitiés anciennes et parfois coupables, voire, dans les cas extrêmes, par des intérêts personnels. Dans ces conditions, la France n'a donc plus grand-chose à dire, et c'est pourquoi, comme beaucoup de mes concitoyens, j'ai mal à la France ou, du moins, à une certaine idée de la France.

Dominique Bromberger, journaliste et écrivain

De la manipulation de l'opinion

Une information judiciaire, confiée à un juge d'instruction, a été ouverte le 15 février à Paris dans l'affaire des sondages de l'Elysée, selon une source judiciaire.

Publifact, la société de Patrick Buisson, un ancien journaliste proche de Nicolas Sarkozy, a signé une convention le 1er juin 2007 avec la présidence de la République pour la fourniture d'études d'opinion. Ce contrat passé sans appel d'offres portait sur un coût total avoisinant 1,5 million d'euros sous la forme de près de 130 factures.


L'enquête fait suite au dépôt d'une plainte avec constitution de partie civile pour favoritisme déposée en novembre par l'association Anticor. Elle a été confiée au juge du pôle financier du tribunal de grande instance de Paris Serge Tournaire, selon cette source.
UNE CONVENTION ÉPINGLÉE PAR LA COUR DES COMPTES
Le parquet de Paris avait classé sans suite début novembre une première plainte d'Anticor visant une convention passée en 2007 entre l'Elysée et la société Publifact. C'est la Cour des comptes qui avait mis au jour en juillet 2009 cette convention, passée, selon elle, sans qu'"aucune des possibilités offertes par le code des marchés publics pour respecter les règles de la mise en concurrence […] n'ait été appliquée".
Dans son rapport de contrôle des comptes et de la gestion des services de l'Elysée en 2008, la cour épinglait par ailleurs une série de 15 études d'opinion publiées dans la presse alors qu'elles avaient été facturées également à l'Elysée par le cabinet de conseil de M. Buisson
L'Elysée fait désormais payer une partie de ses dépenses de sondages par Matignon via le Service d'information du gouvernement (SIG), selon le rapport du député PS Jean Launay sur les crédits alloués à l'Elysée en 2011.

Le retour de DSK au bercail ?

Soirée pizza ce soir à l'Elysée pour regarder DSK, alias l'oracle du FMI, alias celui qui me doit tout, au JT du 20 heures de France 2. Le petit trapu que j'ai fait roi en le faisant nommer à Washington va-t-il laisser filtrer ses intentions pour 2012 ? A en croire sa femme, Anne Sinclair, l'ex-présentatrice de 7/7 la dernière émission politique de la chaîne de mon ami Martin Bouygues, c'est comme si c'était fait.  "Je ne souhaite pas qu'il rempile pour un second mandat au FMI, a-t-elle lâché à Paris-Match. Et DSK a enfoncé le bouchon ce soir en disant qu'il écoutait toujours sa femme. Tu parles ! Pour choisir ses maîtresses aussi ? aurait dû lui demander Laurent delahousse, le mannequin journaliste de France 2. J'ai failli verser une larme quand le chouchou de ses dames a dit que son pays lui manquait, "comme à tout expatrié". Conner... Allons, j'allais oublié de respecter les consignes de ma muse Carlita. Foutaises, balivernes, qu'elle m'a conseillé d'employer à la place. Cause toujours le porte-parole de "la gauche ultra-caviar" comme dirait Copé. Son pays, c'est les jacuzzis des 5 étoiles du monde entier et les soirées petits fours avec la jet-set entre New-York, Shanghai, Sidney et Davos. Ce bon vieux Jacob, fidèle agriculteur chiraquien, a raison : DSK ne symbolise pas la France des terroirs et des territoires. Ou alors aussi fidèlement que moi la modestie et la sincérité.
Maintenant, c'est clair, DSK meurt d'envie d'y aller. Je ne vois qu'une chose pour l'arrêter : que ses sondages dithyrambiques  se mettent à battre de l'aile. Froussard comme je le connais, il ne prendra pas le risque de mouiller sa chemise s'il n'est pas sûr de l'emporter. Haut-fonctionnaire hâbleur oui, candidat de terrain non.

MAM martiale

En réaction à la décision de la justice mexicaine de confirmer la condamnation de Florence Cassez à 60 ans de prison, la ministre des affaires étrangères s'est fendue d'une déclaration plus martiale que diplomatique à l'encontre du Mexique. "Déni de justice", "décision inique" s'est-elle indignée le regard mauvais et le doigt vengeur. En parlant fort pour faire oublier ses vacances immobilières en Tunisie en plein coeur de l'insurrection populaire, MAM a paradoxalement donné raison à ceux qui pensent, même à droite, que la diplomatie lui est totalement étrangère, et pas seulement lorsqu'elle est en vacances. D'ici à ce qu'elle fasse bienôt de l'ombre à l'inoubliable Douste-Blazy, surnommé lors de son passage au Quai d'Orsay le ministre des affaires qui lui sont étrangères.

Je déclare la guerre au Mexique

Les éditorialistes critiquent, mercredi 16 février, avec un bel ensemble les "cafouillages" et "bredouillements" contre-productifs de la diplomatie française dans l'affaire Cassez, allant jusqu'à accuser Nicolas Sarkozy de s'être comporté "comme un éléphant dans un magasin de porcelaine".

"En dédiant cette manifestation à Mme Cassez, M. Sarkozy ne pouvait ignorer qu'il allait provoquer le retrait du Mexique", selon l'éditorialiste du Monde qui se demande si Nicolas Sarkozy, "plus justicier que diplomate", a eu "raison de transformer, lui aussi, une affaire particulière en affaire d'Etat ?"

Pour Jean-Marcel Bouguereau (> lire son blog), l'éditorialiste de La République des Pyrénées, "Sarkozy a agi comme un éléphant dans un magasin de porcelaine". "En 24 heures, il s'est mis à dos tout un pays!"

Daniel Ruiz, dans le Journal La Montagne, déplore lui aussi que "décidément les tenants de notre politique extérieure n'en finissent plus de se prendre les pieds dans le tapis." "Cette affaire du Mexique dans laquelle, une fois encore, la France a réagi à l'émotion, ne fait qu'enchaîner avec nos bredouillements dans les révolutions arabes, notre brouille avec les Chinois, ou la vente ratée du Rafale à notre ami Lula", estime l'éditorialiste.
"Diplomatie à la hussarde"


"Une politique de l'émotion est-elle viable?" s'interroge Gérard Noël dans Vosges Matin. "La diplomatie à la hussarde avec menaces de représailles n'aboutit jamais aux résultats escomptés", juge l'éditorialiste lorrain.

"S'adresser au président mexicain comme s'il s'agissait d'un vulgaire préfet français ne pouvait être que contre productif, surtout dans un pays qui garde encore le souvenir de l'expédition lancée par Napoléon III pour installer un prince autrichien sur le trône du Mexique", estime pour sa part Bruno Dive dans Sud-ouest tandis que Gilles Debernardi (Dauphiné Libéré) ironise: "On dirait l'histoire du "pavé de l'ours", à la sauce Chili con carne." "Au lieu d'une attaque frontale, l'Elysée aurait quand même pu réagir par les voies diplomatiques. La finesse et l'humilité ne nuisent pas, parfois", assène l'éditorialiste.
"Graves irrégularités" de la procédure

Michel Vagner (L'Est Républicain) critique lui aussi "une infructueuse stratégie du bulldozer" du président Sarkozy contre son homologue Felipe Calderon tandis que Philippe Waucampt, dans Le Républicain Lorrain, stigmatise "la diplomatie d'opérette de ces dernières années". "Il est évident qu'on ne traite pas un pays comme le Mexique avec une désinvolture de garçons de bain", juge-t-il.

Seul Laurent Joffrin, dans Libération, trouve quelques excuses à la diplomatie française, vu les "graves irrégularités" de la procédure: "On peut difficilement reprocher au président Sarkozy de s'intéresser de près au sort d'une de ses compatriotes condamnée dans des conditions contestables dans un pays étranger" juge-t-il même si "on peut ensuite discuter à perte de vue sur la meilleure manière de le faire."

MAM ? Combien de mensonges ?

Je comprends qu'elle ait fait une si belle carrière politique, même s'il n'en restera rien. MAM a une capacité à mentir bluffante. C'est en connaisseur que je salue l'artiste. A chaque fois qu'elle ouvre la bouche, c'est plus fort qu'elle, elle  invente un nouveau bobard. Tant d'imagination force le respect.
Le problème avec elle, c'est que ces mensonges ne valent pas tripette. Aussitôt prononcés, aussitôt démasqués !

Dur avec les faibles, faible avec les forts

Ce n'est pas parce que je suis de plus en plus impopulaire que je vais me mettre à accepter la critique ou la raillerie. Bien au contraire. Ce serait donner un signe de faiblesse à mes adversaires. Et ce n'est pas dans mes habitudes. Ce  professeur, marié à une égyptienne, qui a osé manifester contre le général Moubarak, mon ex-ami, avec lequel je m'affichais lors de la fondation -une de plus - du sommet de la méditerranée vient de l'apprendre à ses dépens. Qu'il n'ait rien d'autre à faire que de manifester avec le populo/la valetaille égyptien réuni sur la place Tahrir voilà qui n'est pas fait pour m'étonner ! Ces enseignants, ce n'est qu'un ramassis de fainéants ! Mais qu'il ait osé écrire sur une affiche "casse-toi pauv' con !" est inacceptable. L'humour a ses raisons que ma susceptibilité ne connaît pas.

Maintenant que je dois aussi remplacer MAM aux affaires étrangères, je n'allais pas me priver de le faire revenir en France celui-là.
Encore un destin d'enseignant brisé, voilà qui me rassure sur mon autorité. Car le peu d'autorité qu'il me reste c'est à mon pouvoir de nuisance que je la mesure. Et puis, casser du prof, cette graine de gauchiste indécrottable, est un plaisir dont je ne me lJe dirai toute atteinte à mon honneur ne doit plus être sanctionnée. Je dirais même qu'il s'agisera de plus en plus sévèrement sanctionnée. Mon humour a ses limites que ma susceptibilité réprouve. Un asserai jamais.

Le Journal secret de Sarko : Mort aux juges ; Copé ; Cassez

Il y aura des sanctions contre les juges. Opération mani pullite mais à l'envers, contre les juges plutôt que contre les Bettencourt. Voilà de quoi faire oublier la délinquance en col blanc. J'appelle à la nième loi contre les délinquants multirécidivistes, les fous, les paranos, les schizophrènes, ... Mais cette fois-ci, ça fait pschitt même à droite... Les juges sont mes boucs émissaires préférés, mon péché mignon. J'adore les jeter en pâture à l'opinion comme je l'ai fait en déclarant que je préférais donner aux chômeurs plutôt qu'aux magistrats fonctionnaires à l'abri de leur statut de leur argent en ces temps de crise. Comme si je me posais ce genre de question. Le fric je l'ai déjà donné aux restaurateurs avec la baisse de la TVA et aux Bettencourt avec le bouclier fiscal.

La plus grande qualité que je trouve à Copé : être plus antipathique que moi. Je ne croyais pas celà possible. Plus arrogant, plus sûr de lui, plus vaniteux, plus.... Copé, c'est un Sarko à la puissance CON.

Je vais virer le directeur de France Info. Ce lundi 14 février, diffusion sur cette chaîne d'Etat d'un reportage au Mexique dans lequel un gringo ose dire dans la langue de Cervantès qu'il faut que je fermer ma bouche et que si F. Cassez croupit toujours dans les geôles des chicanos, c'est de ma faute plus que de la justice mexicaine... Je vais demander à ce que le journaliste qui a effectué la traduction soit aussi viré... pour excès de zèle... J'étais pour annule l'année du Mexique en France sans autre formalités. Oeil pour oeil et dent pour dent, telle est ma devise. Agir avant de réfléchir aux conséquences de mes actes, ma marque de fabrique. Mais F. Cassez m'a cloué le bec, j'ai dû en rabattre pour une fois. "Je ne laisserai pas F. Cassez soixante ans de plus en prison." Voilà le genre de déclaration pontifiante et stupide, dont je raffole, et qui n'apporte rien.

"Le multiculturalisme ne marche pas" : voilà le genre de déclaration qui ne sert à rien et dont je raffole. Après les déclarations de Merkel et de Cameron, c'était bien le moins que je puisse dire, même si dans leur pays ça marche...

Le Journal Secret de Sarko : "C'est moi que j'ai créé le G20"

Sont-ils pas amnésiques ceux qui me critiquent en disant que je n'ai rien fait ? Que tous mes discours signés Guaino n'ont jamais amélioré la vie de mes concitoyens ?

A défaut d’avoir sauvé la planète climatique, j’ai au moins sauvé la planète financière. Et c’est bien là le plus important ! Mes amis du Fouquet’s m’en seront éternellement reconnaissants. Autant dire, qu’après l’Elysée, ils sauront me renvoyer l’ascenceur « social ». Et celui-là, c'est pas celui inventé par Madelin pour amuser la gallerie en 1995 et in fine faire gagner Chirac contre mon mentor Balladur. Celui-là, c'est l'assurance de gagner le loto et l'euromillions au moins une fois chaque année. Au tirage et au grattage. Jean Lacouture avait surnommé méchamment Pompidou le fondé de pouvoir du capitalisme français, je resterai comme le parrain du CAC 40. J'en ai les manières et le vocabulaire, manque plus qu'un i à la place du y à la fin de mon nom.

Car cette crise à nulle autre pareille, d’une ampleur sans précédent, plus foudroyante encore que la crise de 1929, du moins à ce que m’a dit Giscard qui s’en rappelle encore,

Même l’auguste Albert Frère, alias le baron belge, alias « si la Wallonie (sa région d’élection) est si pauvre c’est parce qu’Albert Frère est si riche », l’actionnaire de référence de la moitié des sociétés du CAC40 n’en menait pas large au plus fort de la crise, en septembre 2008 après la chute de Lehman Brothers.

Le G20, quelle idée grandiose ! ça avait une sacrée gueule cette réunion de tous les chefs d’état qui comptent, même si Berlusconi passait son temps pendu au téléphone à organiser des partis fines avec des ragazzi recrutées à la sortie du collège, même si depuis, les Américains et les Chinois jouent perso et l'ont transformé en G2.