On n'est jamais aussi bien servi que pas soi-même

Article du Nouvel Obs
75 pages. A un an de l'élection présidentielle, alors que la campagne semble déjà lancée pour un certain nombre de candidats, l'Elysée publie ce vendredi 22 avril un épais rapport intitulé "4 ans d'action", tiré à 5.000 exemplaires et disponible sur le site internet de la présidence de la République.


Le but : "une photographie aussi exacte que possible de l’action du président de la République et du gouvernement, présenter des faits et uniquement des faits au jugement des Français", peut-on lire dans le texte introductif. Il s'agit plutôt d'une grande démonstration d'auto-congratulation sur les réformes engagées dans les domaines "de l’emploi, de la sécurité, de l’autorité et du pouvoir d'achat". Le texte reconnait toutefois que "tout n'a pas été réussi", notamment en raison de la crise économique "la plus grave depuis la grande dépression des années 1930".

Le président le plus impopulaire de la 5e République, à la tête d'une majorité divisée, y affirme qu'il demeurera "au service des Français jusqu'à la dernière minute de son mandat. Et ce n'est qu'à ce moment là que son bilan "pourra être dressé". Comme pour donner rendez-vous dans l'isoloir.

"Travailler plus pour gagner plus"

Le texte comporte ensuite une longue liste détaillée des chantiers entamés. Alors que son image de président du pouvoir d'achat est écornée et que la dernière mesure annoncée –la prime aux salariés- ne devrait finalement pas faire beaucoup d'heureux, le fascicule reprend le slogan de la campagne présidentielle de 2007: "permettre à ceux qui le souhaitent de travailler plus et de gagner plus".

"Dans le projet présidentiel, Nicolas Sarkozy a souscrit à plusieurs engagements destinés à faire de la France 'une démocratie irréprochable'", une promesse qui semble avoir souffert des trop nombreuses affaires liées au train de vie des ministres ou à leurs conflits d'intérêt, d'Eric Woerth à Michèle Alliot-Marie en passant par Estrosi et Joyandet. Et qui a souffert, également, des multiples intrusions de l'exécutif dans l'actualité judiciaire.


Sur le site de l'UMP, Marc Philippe Daubresse, secrétaire général adjoint du parti, va encore plus loin et évoque "un bilan exceptionnel de réformes menées a un rythme inouï". Il était temps de réhabiliter le bilan de l'action menée par le président de la République… et qu'on rétablisse la vérité", poursuit-il, saluant particulièrement la réforme des retraites, le Grenelle de l'environnement et la "fin" des 35h.

Selon toute probabilité, Nicolas Sarkozy devrait être candidat à sa propre succession. Les électeurs diront l'année prochaine s'ils croient en ce portrait d'un président "protecteur", rempart contre la crise, l'immigration et la délinquance.

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